Marie-Paule Dayer, licenciée en roller randonnée à Lyon Roller Métropole, a été la seule participante du challenge des 100km de la Rand’AuRA organisé par le club DRAC-2S et la Ligue Auvergne Rhône-Alpes de Roller et Skateboard.
Pour l’occasion on revient avec elle sur cet événement et sa participation :
- Pouvez-vous vous présenter ? Quel est votre parcours dans ce sport ?
J’ai 44 ans. Je suis en région lyonnaise. Et j’ai deux enfants.
J’ai fait beaucoup de sports différents. Par contre, j’ai toujours fait du roller. C’est le fil conducteur un peu. J’ai fait du roller hockey mais je suis passée sur la rando assez vite. Je l’ai fait assez en solitaire car il n’y avait pas de club là où j’étais. Et puis sinon j’ai fait beaucoup de volley en salle et en beach. J’ai fait du tennis de table, du yoga de la course à pied et de la natation. Un peu de tout en fait.
Sur le roller, j’ai mis un coup d’accélérateur quand j’ai vécu 1 an et demi au Pays-Bas. Là-bas, il y a des pistes vraiment séparées des routes. Les pistes cyclables sont vraiment en très bon état et de partout. Ça peut devenir très facilement un moyen de transport parce qu’on est beaucoup plus en sécurité que dans la plupart des coins en France. Ça m’a fait bizarre quand je suis revenue en France car j’ai failli me faire renverser 2/3 fois. C’est en arrivant sur Lyon que j’ai pu accrocher 2 ou 3 clubs différents et puis ça fait 2 ans que je suis au Lyon Roller Métropole. Pour la petite histoire, j’avais racheté des rollers à 3 roues alors que j’étais en 4 roues et j’ai pris plein de gamelles. Je me suis dit qu’il fallait que je reprenne des cours, il faut repasser par la case départ. Du coup je me suis inscrite dans les cours pour adultes de rando. C’est pas mal, car ça refixe les bases, ça redonne un peu d’agilité et des réflexes. En groupe ça permet d’oser plus de choses. Je ne suis pas à l’aise avec les sauts mais avec le groupe on fait quand même les exercices même si on sent les orteils qui se contractent dans le roller.
- Comment êtes-vous arrivée à faire du roller randonnée ? Et pourquoi avoir choisi cette discipline ?
Parce que j’adore être dehors. Je fais aussi du ski l’hiver et ça se rapproche quand même pas mal. Je fais aussi de la moto. Voir du paysage et être dehors c’est vraiment quelque chose que j’apprécie , donc c’était quelque part très naturel.
- Est-ce que c’était un défi pour vous de réaliser cette boucle ?
En fait c’est quand j’ai vu l’ouverture des inscriptions : j’ai regardé les trois parcours et 36 km, j’ai trouvé ça un peu court. Et je me suis dit 100 allez pourquoi pas. Et en fait, c’est quand j’en ai parlé aux autres copains avec qui je roulais en semaine , ils m’ont dit : « ah bon tu t’es mis sur le 100 » et là je me suis dit que j’avais peut-être fait une connerie que j’avais misé un peu haut. Je me suis dit au pire j’arrête et on mettra la fierté dans la poche. Je me suis bien entraînée pendant les deux mois avant. Histoire de ne pas se faire mal car c’est un petit défi perso. C’est devenu plus un défi quand les autres m’ont dit qu’eux n’y allaient pas.
- Comment vous êtes-vous préparée pour cet événement ?
J’ai fait plus de sorties. Je faisais au moins 2 à 3 sorties par semaine. J’ai fait plus de kilomètres. En parallèle j’ai fait de la course à pied avec du fractionné et des cotes pour taper un peu le cardio. Et en roller je mixais des longues distances un peu tranquilles et des cotes pour pousser un peu la machine. Le plus long que j’ai dû faire c’est 2h15. J’ai fait un marathon en repérage. J’ai été voir un peu la piste en me disant que ça va peut-être permettre de me rassurer. J’ai fait un petit bout avec ma fille qui était en vélo et moi en roller. Puis j’y suis retournée le dimanche suivant et j’ai dû faire 45 km, une grosse partie de la boucle. J’avais regardé les préparations recommandées sur les grandes distances, type marathon. Les recommandations étaient de plutôt essayer d’aller chercher la moitié de la distance dans les semaines d’avant. Alors que moi dans ma tête c’était plutôt d’aller chercher plus loin pour ensuite vraiment être à la cool le jour J. Alors que non c’est l’inverse. Si déjà j’arrive à passer 60 , je serais déjà bien. J’ai aussi revu mon hygiène de vie (nourriture, alcool) . Je suis dans le commerce et j’ai donc beaucoup de déplacements, de salon, de congrès, de restaurants donc il faut réussir à se limiter. C’est aussi de bien dormir. J’ai pu me rendre compte que les gens trouvent ça bizarre de rester à l’eau. Si c’est une hygiène de vie régulière de prendre que de l’eau ça doit être difficile car il faut toujours se justifier.
- Avez-vous une routine avant un challenge comme ça ?
J’ai toujours mes affaires au même endroit. Tout est dans le sac. J’ai aussi ma petite check list que j’ai pu faire avec mes sorties d’avant. Je prévois à peu près tant de flotte, de sérum phy. en cas de gamelle. Ce qui est intéressant c’est qu’on estime ce dont on a besoin et du coup, on est bien à l’aise le jour où ça part. Je m’étais mis en tête qu’il fallait que je sois autonome en terme d’eau. 5 heures avec les températures qu’il faisait. Je portais déjà 3 litres avec moi et en me disant que je ferais un ravitaillement. Et en fait Jean-Claude qui accompagnait , qui me disait « mais non tu prévois les bidons et tu donnes tout aux vélos » c’était la première fois que je me faisais accompagner par des vélos donc c’était quelque chose que je ne connaissais pas. J’aurais pu m’alléger de 2 ou trois kilos. Ce sont des petits détails auxquels on ne pense pas. C’est l’expérience qui rentre. J’avais lu qu’il y avait des ravitaillements possibles mais qu’il fallait être relativement autonome.
- Est-ce que ça a été dur mentalement ? Comment avez-vous fait pour tenir jusqu’au bout ?
Je n’ai pas vu le temps passé sur les ¾ du parcours. On était calé à une bonne vitesse moyenne qui était plutôt confortable pour moi. Je n’étais pas dans le suivi du peloton qui mettait un cran de vitesse au-dessus. Et puis le paysage était hyper sympa. On discutait. L’effort était plutôt fluide et mentalement aussi. Ensuite j’ai fait une chute avec un caillou que je n’ai pas vu. C’est un magnifique plongeon sans gravité. Mais ça a un peu cassé le rythme. On s’est arrêté un peu plus loin. On a fait une étape ravitaillement supplémentaire. Histoire de me reposer un peu et vérifier qu’il n’y ait rien de grave. Et c’est là que je me suis dit qu’il va falloir faire attention parce que sur la fin on est moins vif avec la fatigue et c’est là qu’il faut redoubler de prudence parce qu’on est moins réactif quand il y a un caillou ou un truc. C’est quand il a commencé à faire chaud que c’était dur. C’est là où Jean-Claude accompagnant a été super chouette. Il a été super positif à me motiver avec des petits mots tout du long. Ça aide à tenir la distance. Je me suis dit que j’avais eu plus de difficulté à tenir quand j’avais fait mes 45 km toute seule quand faisant les 100. Y’avait peut-être aussi l’aspect préparation, l’ambiance etc mais c’est là qu’on voit la force d’une petite équipe. Ça aide à aller un petit peu plus loin ou à moins se poser de questions.
- Quels sont vos prochains objectifs ?
Je me suis inscrite au marathon des Grands crus à Dijon pour la beauté des paysages. Je n’irai pas pour aller chercher un chrono mais vraiment pour profiter du tracé et de l’ambiance du peloton. Je regarderai peut-être l’année prochaine sur le Roll’athlon en Savoie et Haute Savoie qui est un 100 km avec plus de dénivelé. Il faut plus de temps pour se préparer et en plus c’est en mode compet. Après ce n’est pas forcément le chrono qui m’intéresse. C’est plus le parcours et voir l’ambiance de l’événement.
- Quel est votre devise ?
Rafaël Nadal
« La réussite vient surtout quand on ne s’arrête pas d’apprendre et de progresser. » Je pense que c’est ça même si on prend des gamelles et des bûches ça fait partie de l’apprentissage. Il y a toujours un truc à apprendre.